samedi 24 novembre 2012

Nouvelle-Zélande sous le signe de l'eau


Notre voyage en Amérique du Sud ne s’est pas terminé à Uyuni en Bolivie. Nous avons ensuite rejoint le Pérou en passant par le Lac Titicaca. Au Pérou nous sommes montés vers le nord jusqu’au très célébre site de Macchu Pichu. La fin du périple en Amérique Latine se profilait alors, il était temps de songer à renvoyer Pistar. Comme nous n’avons pas trouvé de cargo partant de Lima, nous avons donc rejoint Buenos Aires pour faire à nouveau embarquer notre Pistar depuis l’Argentine direction Le Havre. A l'heure ou vous lisez ces lignes il est déjà rentré au bercail en bon état (c'était pas gagné d'avance...) après avoir parcouru pas moins de 20 000 km en cinq mois.  Nous avons vécu des moments forts durant ce dernier mois en Amérique du sud, notamment les tous derniers jours sur le sol argentins où nous fait la connaissance d’une grande troupe d’amis devenu depuis nos amis : comme ils disent nous sommes leurs cousins de France !
 . Nous avons été généreusement accueillis quelques jours chez eux dans la ville de Zarate, port d'embarquement de notre ccar.
Encore merci à ces gens formidables !
Nous essaierons de vous raconter tout ça plus tard et en détail car comme nous avons pris beaucoup de retard sur le blog, nous préférons reprendre le fil de notre périple en nous mettant un peu à jour….
Nous sommes début novembre et venons de quitter la Nouvelle Zélande, il est temps de vous poster des nouvelles encore fraîches avant d’aborder l’Australie où nous sommes déjà depuis une quinzaine de jours.

23 septembre / 14 octobre, Nouvelle Zélande,  île du nord


23 septembre, atterrissage à Auckland après plus de 13 heures de vol au-dessus du Pacifique. Laeti, qui a une trouille bleue de l’avion, est bien heureuse de fouler enfin la terre ferme. Quant à Sylvain, il est en rogne contre l’ hotesse de l’air qui lui a jeté à la poubelle ses lentilles de contact pourtant bien rangées (hum…) dans un verre d’eau posé sur sa tablette… la malheureuse profite d’une seconde d’inattention et c’est le drame. Les lunettes sont dans la soute donc pas moyen d’y voir plus clair ! Nous voilà donc pour quelques heures avec une taupe dans la famille…
Les choses sérieuses vont commencer, après un petit repos à l’hôtel pour se remettre du décalage horaire et une carte bancaire récalcitrante, nous devons récupérer notre nouveau compagnon de voyage, un ‘’campervan’’ nommé Apollo (c’est écrit dessus...).

Le remplaçant de Pistar; minuscule...
La bête nous surprend un peu, d’abord par sa taille. Avec ses 4m90, on est loin de notre Pistar et ses 7m50. Et en largeur, on passe de 2m30 à 1m70… On est dans le riquiqui… Les enfants, il va falloir gérer l’espace !!
Deuxième contrainte, le volant, il n’est pas du bon côté…normal, la Nouvelle Zélande est une terre anglaise, donc ici, on roule à gauche ! 
Et pour couronner le tout, ce cher Apollo a une boîte automatique…
Là, y’a du pain sur la planche, il va falloir ouvrir grand ses mirettes et oublier quelques réflexes…
Les premiers kilomètres, on n’est pas très fiers. En plus, il existe en Nouvelle-Zélande de nombreux pont à une seule voie, « one lane bridge », et là, à la sortie du pont il ne faut surtout pas oublier de se rabattre… à….gauche bien sûr ! 
Premiers kilomètres, premiers ravitaillements, on va vite se remettre à la page, ici la vie est chère !
Mais tout d’abord nous devons trouver un pot de chambre car notre camping-car n’a pas de toilettes…Finalement, pour satisfaire au moins aux pipis de la nuit, une petite poubelle de salle de bain fera bien l’affaire… L’aventure commence !

Nous sommes un peu surpris par le temps depuis que nous sommes arrivés. Il ne fait pas très chaud et les averses sont assez fréquentes.
Le premier camping est une ferme pédagogique de la banlieue d'Auckland, vu le mauvais temps, nous ne sommes pas pressés de rouler nous y passerons deux jours. Tim et Angèle nourrissent les agneaux au biberon, assistent à la traite des vaches et juste avant notre départ découvrent des porcelets nés dans la nuit.
Mais la vraie découverte, ce sont ces gros oiseaux noirs et bleus typiques de Nouvelle Zélande, les pukekos.
Les moutons de Nouvelle-Zélande
Carte postale !

Le Pukeko
Vu que nous sommes encore près de la ville, nous partons visiter la Skytower qui se targue avec ses 330 m d’être la tour ouverte au publique la plus haute de l’hémisphère sud. Les enfants sont ravis. Intrépides, ils n’hésitent pas à sauter sur le sol en verre perché au-dessus du vide à 200m d’altitude faisant légerement frémir leurs parents…

La Skytower vue depuis le port

200m au dessus de la ville

Même pas peur.....
Il est temps de s’éloigner un peu de la ville. Nous partons à l’est de l’île vers le Parc Coromandel. Comme il est fortement déconseillé de faire du camping sauvage et que notre autonomie avec Apollo est limitée, nous nous arrêtons dans un camping de la chaîne Top 10, très représentée dans le pays. Ce sont des campings toujours bien aménagés avec sanitaires, cuisine toute équipée, coin salle à manger et coin télé, grande aire de jeux pour les enfants et parfois piscine et spas. Mais... sortez les dollars. Le luxe à côté de nos bivouacs d’Amérique du sud !

Nous sommes au bord du Pacifique et enfin le soleil se montre généreux. Nous filons vers la plage de Hot Water Beach.   Comme son nom l’indique on est sensé y trouver des eaux chaudes liées à la forte activité volcanique. Un panneau indique l’endroit où l’on peut creuser dans le sable. A coups de cuillères à soupe et après une bonne suée…………….rien !
Au camping, nous apprenons que le phénomène n’a lieu qu’à un endroit très précis de la plage et seulement à marée basse. Le lendemain matin, ils nous prêtent des pelles. Bien équipés et renseignés, nous repartons à l’assaut !
Et là, magie, ça marche !! En quelques pelletées, une eau bouillante sort des entrailles de la terre. Réchauffée par le magma, elle sort à environ 70°. Comme nous, des centaines de personnes barbotent dans leurs baignoires d’eau chaude sur la plage les yeux rivés sur l’océan… ahhh !! que c’est bon ….  La marée montant nous chassera au bout de deux bonnes heures de cuisson.


Y a même une sirène sur la plage!
Nous délaissons avec peine ce petit coin de paradis pour rentrer un peu plus au sud, dans les terres. Nous arrivons à Rotorua, ville géothermale. Une odeur désagréable de souffre envahit la petite ville. De nombreux geysers et fumeroles surgissent un peu partout rendant désagréables nos visites. Le bon côté de ce phénomène c’est que l’on trouve facilement des spas d’eaux thermales, y compris au camping !


Petit rappel de géographie depuis l’Amérique du Sud, et notamment la Cordillère des Andes, nous n’avons pas quitté la ceinture de feu qui dessine le contour de la plaque Pacifique  en passant par l’Alaska et le Japon. L’activité sismique et volcanique fait partie de l’histoire et du quotidien de la Nouvelle-Zélande. Au musée de Rotorua, Tim et Angèle ont beaucoup aimé le cinéma dynamique. L’histoire du terrible séisme de 1886 presque comme si on y était. Les sièges en bois du cinéma se mettent en action de haut en bas, de droite à gauche et d’avant en arrière.

Le musée de Rotorua
Une autre partie de ce superbe musée nous permet de découvrir les maoris. Ils furent les premiers habitants de la Nouvelle Zélande bien avant que les colons européens ne débarquent vers 1700. Aujourd’hui, la culture est encore très présente. D’ailleurs, bien loin de leur frontière, qui ne connait pas le haka des célèbres All Blacks, l’équipe de rugby nationale ?  Les néo-zélandais arborent très souvent de beaux tatouages qui sont largement inspirés de cette culture. Sur le plan touristique, c’est aussi un atout ; De nombreuses visites que ce soit de musées ou de sites s’articulent autour du thème des maoris. Nous, on aime beaucoup leurs sculptures en bois comme des totems. Presque toujours, ils incrustent dans leurs œuvres des morceaux d’un gros coquillage aux reflets nacrés, le paua. Et puis, beaucoup de lieux, de villages, de rivières ou même d’écoles portent des noms maoris dont la consonnance n’est pas sans rappeler la Polynésie (la Nouvelle Zélande en fait partie).


Totem Maori


Tim attiré par une image!

Plus de 200° dans ce puit !


Ca bouillonne et ça pue !

Petite sortie canoé jusqu'au lac de Rotorua


Papa et Titi sont en bateau...




Justement, nous quittons les ambiances souffrées pour nous rendre, toujours un peu plus au sud, près du Lac Taupo. Notre route serpente au milieu des pâtures envahies de moutons et des forêts denses où domine l’arbre national, le « silver tree fern ». Il ressemble à une énorme fougère accrochée tout-en haut d’un très long palmier. Sa feuille est l’emblème du pays et des All Blacks.




Découverte printanière...
Petit apparté, puisqu’on aborde le rugby. C’est pas de chance pour nous et surtout pour Tim qui a très vite accroché à ce sport, car nous voulions assister à un match et nous apprenons que les All Blacks viennent de partir jouer … En Argentine…. Zut alors, on est partis un poil trop tôt ! Leur prochain match aura lieu en Australie mais on sera encore en Nouvelle Zélande…. Encore raté ! On se contentera de le regarder à la télé dans un camping. Côté ambiance c’est déjà pas mal !  le haka est une institution et le néo zélandais ne se fait pas prier pour le démontrer avec ferveur et décibels !! nos petites têtes blondes sont assez impressionnées.
Tim a adopté le sport national!


Répetition du Haka pour Sylvain
Tout proche du lac Taupo se trouve le Tongariro National Park, l’un des lieux de tournage du film « Le seigneur des anneaux ». Nous nous sommes approchés du volcan Tongariro. De son cratère sortait un énorme panache de fumée blanche. Nous pensions que la neige encore récemment tombée était la cause de la fermeture des sentiers, mais nous apprendrons plus tard que l’éruption récente du mois d’août dernier en est la réelle cause…




Mais qu'est-ce... ?



Après ce détour par les montagnes de la région des lacs nous partons rejoindre Napier sur la côte est dans la « Hawke Bay ».  En chemin, une halte s’impose. On semble s’affairer dans un enclos autour d’un immense troupeau de moutons. Malheureusement la tonte est terminée, nous aurions aimé les voir faire ! C’est un métier très physique et assez impressionnant. Les jeunes hommes musclés et tatoués tondent à la chaîne des milliers de bêtes avant de les marquer. La Nouvelle Zélande compte 35 millions de moutons pour 4,4 millions d’habitants !
La ville de Napier a été détruite lors d’un tremblement de terre en 1930 et reconstruite dans le style « art déco ». Nous trouvons ici un peu plus de soleil et de chaleur propices à un peu de farniente.  Nous apprécions aussi l’eau chaude de la piscine du camping dont nous profitons même après la nuit tombée.
Aperçu du style "Art déco"


On oublie pas l'école

Un soir, à la recherche d’un camping, nous apercevons de nombreux camping-cars d’un genre particulier stationnés le long de la mer sur un terrain aménagé. Notre Appolo vient se faire une petite place au milieu des bus bariolés, des camions-maisons et autres camping-cars farfelus. Il y en a même un qui ressemble à un chalet suisse avec des petits balcons fleuris ! Notre sympathique voisine nous permet d’en savoir un peu plus….Ces étranges maisons roulantes sont en fait leur habitation principale. Malgré leur forme improbable, ils se déplacent et se retrouvent régulièrement à la belle saison lors de Gipsy Fairs pour partager de bons moments en musique et en danse entre gens du voyage. Nous sommes même invités au prochain rassemblement dans moins d’une semaine à Hastings, la ville voisine, mais nous ne pourrons pas y aller… Nous n’avons pourtant pas beaucoup d’obligations mais pour profiter aussi de l’île du sud, nous ne devons pas tarder à rejoindre Wellington. Dommage !!
















Nous passons justement par Hastings où nous partons faire une petite rando sur le Te Mata Peak, un sommet environnant, lieu de légendes maoris. Les paysages sont splendides. Longeant des sentiers escarpés et parfois aériens, nous avons les pieds en montagne et les yeux plongés dans l’océan à l’horizon. A la magie des paysages s‘ajoutent les bêlements des agneaux qui résonnent depuis les pâtures en contrebas, du pur bonheur !









Vient le moment de rejoindre Wellington pour prendre le ferry qui nous conduira dans l’île du sud en empruntant le détroit de Cook.  Espérons que l’océan ne sera pas trop démonté car paraît-il que c’est assez fréquent…
Au moment d’embarquer, il ne fait pas trop mauvais temps mais les rafales de vent sont assez fortes.
Après avoir serpenté un moment le long des côtes, notre embarcation entre en pleine mer. Des vagues énormes viennent se fracasser contre le ferry. Malgré sa taille, il s’enfonce dans des creux gigantesques avant de remonter sur la vague suivante. A l’intérieur du bateau, mieux vaut ne pas trop se déplacer si on n’a pas le pied marin… Angèle a un peu le mal de mer. Au fait, mais où sont rangés les gilets de sauvetage ? on ne sait jamais…



Puis, ouf ! nous nous approchons de nouveau des côtes. Nous glissons désormais sur une mer d’huile au milieu des fjords aux eaux turquoises. Nous arrivons à Picton sur l’île du sud…