Puerto Madryn

Si, si c'est une queue de baleine

Sortant de cette magnifique Péninsule Valdès reconnue patrimoine naturel de l’humanité par l’UNESCO 1991, nous nous rendons vers Puerto Madryn petite cité balnéaire située elle aussi en bordure du Golf Nuevo. Les haltes citadines ne sont pas notre tasse de thé mais elles sont nécessaires pour trouver des connexions internet et faire quelques provisions, une laverie par ci, une grande surface par là, une bonne dose de gasoil à moins d’un euro le litre et un peu d’eau pour Pistar avant d’aborder les grands espaces patagoniens. Un article attire notre attention dans le journal local, non pas les élections présidentielles françaises mais le passage de dauphins dans le golf à quelques mètres de la plage de Puerto Madryn la veille de notre arrivée. En abordant le sujet avec un vendeur de friandises en bord de mer, nous apprenons que quelques baleines sont déjà de retour. Effectivement, le lendemain, nous revenons au même endroit armés de patience et surtout de jumelles et scrutons l’horizon sans relâche jusqu’au moment où le vieil homme rencontré la veille nous interpelle... « Eh, amigos, guarda, aqua !!! hay ballenas !!!». Et là, merveille, deux mastodontes jouent dans les eaux calmes du golf  nous montrant tantôt une nageoire, tantôt leur dos ou leur queue. On passerait des heures à les regarder. On se passe les jumelles à tour de rôle et ceux qui attendent leur tour guettent à l’œil nu les remous bien visibles.

Angèle et Tim ravis d'avoir aperçu les baleines

Le soir nous courons nous renseigner sur les sorties organisées en mer. Malheureusement, c’est le problème lié au fait d’être là en basse saison touristique, nous comprenons qu’ils ne peuvent pas faire sortir un bateau juste pour nous quatre, question de rentabilité…

Le dernier après midi que nous passons à Puerto Madryn nous longeons le grand ponton qui avance de plusieurs centaines de mètres dans l’océan, le temps est magnifique. Nous avons chacun le désir d’apercevoir de nouveau des baleines ou autres dauphins. Tandis que le soleil scintille au sommet des vagues, des pingouins ou plutôt manchots de Magellan nous font la surprise de venir jouer juste en-dessous de nous. Nous passons un long moment à observer leur ballet.

Le manchot de Magellan

Nage rapide du manchot

Tim saute de joie

Le musée de l'Homme et de la Mer

Pause culturelle avant le départ, nous allons visiter le musée provincial de l’Homme et de la Mer qui est hébergé dans une belle demeure du début de 20^ème siècle. Il présente les Tehuelches (indigènes) et leur culture, la faune marine et terrestre et la flore locale. Le musée n’est pas bien grand mais avec les enfants, une heure de visite, c’est amplement suffisant même avec un contenu intéressant.

Quartier chic pour notre première nuit à Puerto Madryn

Architecture hétéroclite en bord de mer

Sur les hauteurs de la ville, au dessus du camping désert dans lequel nous avons passé deux nuits (et tenté de prendre une douche dans un local glacial, sale et sans lumière) campe une sculpture représentant un indien Tehuelche. Perché, la vue sur la ville et la mer y est magnifique. Le week-end, les argentins sont nombreux à y faire une halte en sirotant leur maté. Petit aparté en passant, le maté est la boisson de l’Amérique du sud et principalement de l’Argentine qui se boit à toute heure et en tous lieux y compris au volant ! Un argentin ne sort jamais sans son thermos d’eau chaude, son bol à maté et sa « bombilla » sorte de paille métallique muni d’une crépine servant à filtrer le liquide où infusent les herbes. Le tout bien rangé dans une sacoche spéciale parfois même en cuir. Bien décidés à nous imprégner de la culture locale, nous nous sommes équipés du principal. Le goût du maté est assez particulier, entre le thé vert et le tabac… Sylvain préfère toujours le café....

L'Argentine à la mode italienne

Tim et Angèle au pied
de l'indien Tehuelche

Nous sommes sur le point de quitter Puerto Madryn quand nous rencontrons Philippe, un français du nord qui travaille dans une usine d’aluminium. Il y est en mission pour quelques mois comme chaque année et connait donc bien la région. Il nous conseille avant de reprendre la route 3 de faire un détour d' une douzaine de kilomètres, à Punta Loma, une aire naturelle protégée où nous pourrons voir d’assez près des lions marins . Nous décidons de suivre ses conseils avisés. Arrivant en fin d’après midi, un garde nous laisse entrer avant la fermeture pour profiter d’une vue plongeante sur des centaines de « lobos marinos »  vautrés sur une plage en contrebas. Ils émettent toutes sortes de sons, du grondement au ronflement en passant par quelques bruits suspects qui font bien rire Tim et Angèle, on vous laisse imaginer... Comme la nature est généreuse avec nous ces derniers jours!!

La colonie de Lobos Marinos de Punta Loma

Départ au lever du jour de Punta Loma

Matias, le jeune garde nous laissera très exceptionnellement passer la nuit à coté de la maison de la réserve dans ce lieu préservé à quelques mètres de l’océan.

Cérémonie de pose de stickers de Puerto Madryn

Nous savons qu’en quittant ces lieux nous abordons la partie la moins peuplée de l’Argentine. Nous avalerons les kilomètres de lignes droites  de la Patagonie avant notre prochain grand rêve : rejoindre USHUAIA.